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Soudan : Paralysie totale à Khartoum

Des centaines de voyageurs étaient coincés mercredi à Khartoum, les employés des terminaux de bus entamant leur deuxième jour de grève à l'appel des meneurs de la contestation pour faire pression sur l'armée soudanaise, qui refuse de transférer le pouvoir aux civils.

Face à l'impasse des négociations avec les généraux qui ont pris le pouvoir après avoir écarté le président Omar el-Béchir le 11 avril, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a appelé à une "grève générale" de deux jours à partir d'hier mardi.

Des milliers d'employés d'institutions gouvernementales, de banques, d'entreprises du secteur privé ou encore des terminaux portuaires de Port-Soudan (est), pôle économique vital du pays, ont rejoint la grève, affirmant que seul un gouvernement civil pourrait sortir le pays de la crise politique. 

Mercredi matin, l'aéroport de la capitale a commencé à reprendre ses activités, malgré le maintien de la suspension des vols des compagnies soudanaises Badr, Tarco et Nova. La veille, de nombreux employés avaient marqué un arrêt de travail.

Au principal terminal de bus de la ville, nombre de voyageurs coincés tentaient ce mercredi de trouver un moyen de transport privé pour rejoindre leur destination, les employés des compagnies de bus ayant décidé de maintenir leur grève.

Peu avant le début de la grève, les dirigeants du mouvement de contestation avaient indiqué que des médecins, des avocats, des procureurs mais aussi des employés des compagnies nationales d'électricité, de distribution de l'eau, de télécommunication ainsi que de l'aviation civile et des transports publics y participeraient.

Les manifestants, rassemblés depuis le 6 avril devant le siège de l'armée, demandent désormais un pouvoir civil pour remplacer les généraux. 

La détermination du mouvement de contestation, déclenché le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, n'empêche pas les généraux de résister aux appels de la communauté internationale à transférer le pouvoir aux civils.

Les négociations sur la composition d'un futur Conseil souverain qui doit gérer une période de transition de trois ans ont achoppé sur la répartition des sièges entre militaires et civils et sont à l'arrêt depuis plus d'une semaine.